Pour bien mettre en valeur votre histoire, votre carrière et vos expériences, savoir expliquer ces raisons est essentiel.
Je vous partage mes conseils de recruteur pour aborder cette étape de l’entretien de la façon la plus authentique possible. Suivez le guide !
Vos raisons de départ en disent beaucoup sur le rapport que vous avez à l’équipe, à vos collaborateurs et à vos employeurs. Elles peuvent donner des indications sur votre état d’esprit actuel, sur ce qui est important dans votre poste et les points d’attention sur lesquels votre futur employeur devra être attentif.
Quand on parle de raisons de départ, ce sont tous les motifs qui vous ont fait changer d'entreprise.
Gardez à l’esprit que ce n’est pas les raisons en tant que telles que la façon de les expliquer qui va intéresser votre interlocuteur.
Au passage, ici on se place dans le cas où vous parlez à un recruteur. Mais soigner ses raisons de départ auprès de votre employeur actuel est tout aussi important. Évitez de partir fâché, le monde est petit, vous pourriez vous retrouver dans une autre vie !
Alors comme toutes les questions d’entretien il faut préparer sa réponse avec attention. Je vous garantis que vous ne perdrez pas de temps car elle revient de façon quasi systématique en entretien ainsi que dans les prises de référence.
C’est aussi un excellent exercice pour votre storytelling personnel que vous pourrez réutiliser à chaque fois qu’il faudra expliquer votre parcours mais aussi pour vous aider à comprendre ce que vous recherchez dans votre prochaine mission.
Comme dans n’importe quelle relation qui échoue, ce n’est jamais à 100% de la faute de l’autre. Sauf cas de harcèlement établi évidemment où votre parole n’est absolument pas remise en cause.
Mon conseil : nuancez ! Il faut montrer que vous savez tempérer et vous remettre en question.
Lorsque l’on est recruteur et que l’on entend un candidat nous expliquer 3 départs successifs où ce n’est jamais de sa faute, le cumul fait qu’on n'y croit plus, ou plus difficilement. Or, un entretien c’est comme le permis de conduire, l’examinateur est par nature ou par défaut bienveillant, jusqu’à ce qu’il commence à être mal à l’aise. Et quand il est mal à l’aise, il va se mettre à chercher la faute. Et ça finit rarement bien pour vous.
Au maximum, évitez d’être trop incisif concernant votre précédent employeur. Si vous êtes féroce, votre interlocuteur se dira qu’il pourrait être le prochain et que vous ferez de même avec lui… Peu rassurant !
Pour autant, il ne s’agit pas de s’autoflageller, cela sera contre productif !
Tout l’enjeu, pour assumer les RFL “complexes”, c’est d’assumer et de présenter une situation balancée, équilibrée même quand elle est contradictoire, et au maximum transparente. S’il faut savoir reconnaître sa part de responsabilité et ses propres torts, il faut aussi être honnête, factuel et transparent. Et au final, préparez le storytelling de votre histoire.
Raconter ses raisons de départ, c’est raconter sa carrière. Cela s’inscrit dans un personnel branding global.
Mon conseil : raconter sa carrière comme un flux plutôt que comme une somme d’expériences. Montrez de quelle façon vos expériences se complètent, se font suite et pour quelles raisons. Il s’agit de montrer que vous avez été proactifs et que vous n’avez pas subi les différentes étapes de votre carrière professionnelle.
Soigner son storytelling est indispensable pour expliquer des raisons de départ perçues comme négatives mais c’est tout aussi important pour des raisons positives. En effet, au-delà du fait que cela fait partie de votre storytelling de carrière, cela donne des indications sur vous, vos attentes et vos ambitions.
Par exemple, si vous avez changé de poste parce que vous avez saisi une opportunité incroyable, racontez la belle histoire derrière : vous aviez fait le tour de votre poste et souhaitiez passer une marche supplémentaire. Cela montrera que vous avez envie de challenge et qu’au confort d’un poste bien maîtrisé vous préférez évoluer et prendre des risques.
Dans tous les cas, pour travailler votre storytelling appuyez-vous sur des faits. Dans certaines situations, c’est plus simple que d’autres. Par exemple, si votre entreprise a fermé, a déménagé à l’autre bout de la France, s’est fait racheter, il n’y a pas besoin d’aller plus loin.
De même si vous êtes parti pour harcèlement ou burn-out justifié par une décision juridique ou médicale, les faits sont là.
Si, en revanche, une situation proche du harcèlement n’a pas été sanctionnée juridiquement comme telle alors je vous conseille plutôt de parler de relation compliquée. Car en cas de vérification contradictoire plus tard, vous risquez de mettre à mal la relation de confiance.
À la question, pourquoi souhaitez-vous quitter votre job, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse : il y a des réponses étayées et des réponses plus “bateau”.
Par exemple, vous avez quitté une entreprise car vous souhaitiez prendre du temps. Tant mieux pour vous ! Cela tombe sous le sens mais évitez de dire que vous en avez profité pour ne rien faire. Essayez de montrer comment vous avez mis à contribution ce temps, comment vous en avez profité, pour faire quoi, en quoi cela a apporté du positif. Il ne s’agit pas de se justifier mais de donner du contexte et d’expliquer une situation personnelle.
Autre raison de départ : "le produit était invendable" ! Là encore, détaillez. Expliquez plutôt les difficultés que vous avez rencontrées pour vendre le produit et ce que vous avez mis en place pour essayer de vous améliorer et de trouver des solutions.
J’entends aussi souvent : "je n’étais plus en phase avec la stratégie de la boîte". Détaillez sur quels points précis de la stratégie vous n’étiez pas en phase, et pourquoi ? Donnez du détail et profitez-en pour partager votre expertise et vos connaissances. Expliquez ce que vous avez mis en place pour réaliser cette nouvelle stratégie et montrez que, malgré toutes vos actions, cela n’a rien changé. Montrez que vous n’êtes pas resté attentiste.
Après, si vous n’avez rien essayé d’arranger, n’inventez rien ! Assumez vos échecs et votre position. Expliquez pourquoi. Dans tous les cas, tout finit par se savoir à un moment ou à un autre, autant être transparent.